10-98

3, 4, 5,
Juillet
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75 000 festivaliers

Vendredi 3 juillet
Awake – Dolly – Automatics – Rammstein – Useless – Hoteï – Suicidal Tendencies – CSI – Texas – The Prodigy – Hare – Sean Lennon – Pills
Samedi 4 juillet
Tabula Rasa – Faudel – Pigalle – Jim White – Louise Attaque – K’s Choice – Asian Dub Foundation – Tortoise – NTM – Passi – Jean-Louis Aubert – Iggy Pop – Cubanismo – Heather Nova
Dimanche 5 juillet
Jeremy – Cornershop – Fonky Family – Jon Spencer blues Explosion – Morcheeba – Djoloff – Pulp – Underworld – Marc Em – The Divine Comedy– Portishead

Champions du monde

Les Eurocks ? Un territoire de contrastes ! Prenons Rammstein, grand cirque teuton de l’electro-metal, dépositaire d’un show martelé avec une précision toute germanique et une débauche d’effets pyrotechniques. Génial pour les uns, épouvantable pour les autres. Voyons Portishead, groupe phare de la mouvance trip-hop emmené par Beth Gibbons dont la voix troublante plane jusqu’au bout de la dernière nuit. Ici, juste la musique, les mélodies… Ennuyeux à mourir pour les premiers, beau à pleurer pour les seconds.

On imagine aisément les débats entre supporters aux buvettes. « Franchement, Asian Dub, c’est ça la relève qui tue ta mère ! » – « Pfff… Rock’n’roll will never die. C’est Jon Spencer qui éclate tout ! » – « Z’avez pas vu Suicidal Tendencies, on dirait ? Dommage, ils ont pris l’orage… » – « Mouais, n’empêche que The Prodigy, c’était quelque chose, vraiment. Brutal jusqu’à la panne électrique ! » Etc, etc…
Il n’y a guère qu’Iggy Pop pour mettre tout le monde d’accord. Le survivant, le vétéran. Le dernier des Mohicans qui envoie bouler tous les jeunots en quelques riffs tendus comme aux plus dingues des jours des Stooges. No Fun, torse poil, fuck off et tout le titoum. L’Iguane aura tout de même eu la délicatesse de féliciter nos « Bleus » en route pour la victoire à la Coupe du Monde. Bien vu !
Sinon, 1998 est une année eurockéenne redoutablement féminine. Avec Manu, excellente chanteuse et gratteuse aux commandes, Dolly remet le rock français en ordre de marche. De Belgique, K’s Choice offre une sensibilité plus folk, non moins séduisante. Heather Nova, sirène des Bermudes, braque un authentique rayon de soleil pop sur la presqu’île du Malsaucy. Avec Portishead, Morcheeba est l’autre belle émotion trip-hop de l’année. Toujours emmené par la délicieuse Sharleen Spiteri, Texas fait preuve d’une résistance réjouissante. Du rock gentillet pour les uns, efficace pour les autres. L’éternel débat…
Le hip-hop lui, reste une affaire de mecs à en juger la prestation explosive servie par Kool Sheen et Joystarr plus connus sous le label : NTM. Implacable secousse au Malsaucy.
On avait évoqué Aerosmith et Marilyn Manson. Ils ne débarqueront pas. On se contente de Louise Attaque et d’Aubert pour faire chanter la foule. La diversité est au rendez-vous avec Faudel, Passi ou Cubanismo. L’electro s’installe de plus en plus dans le paysage avec des gens comme Pills ou Underworld, l’une des énormes sensations de cette édition. Et surtout, encore une fois, il y a Iggy Pop, champion du monde pour oser faire monter les fans sur la Grande Scène le temps d’un endiablé « Passenger ».

Mine de rien, les Eurocks viennent de fêter leur 10e édition. L’anniversaire sera prétexte à deux CD. Le premier, intitulé « Le Meilleur du rock français », dresse un bilan des fleurons hexagonaux passés par le Malsaucy depuis 1989 : Ange, Les Rita, La Mano, etc… Sur le suivant, « 100% Live », figurent les versions inédites de titres captés en 1998 par dix artistes dont Cornershop, Divine Comedy, Marc Em ou encore Iggy. Deux collectors absolus !

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Galerie 1998

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La playlist de 1998