2, 3, 4
Juillet
75 000 festivaliers
Vendredi 2 juillet
Tomfools – Rattle Snakes – Sonic Youth – Mau Mau – Black Crowes – Faith No More – Lenny Kravitz – Galliano – Democrates D
Samedi 3 juillet
Gene Clarcksville – MC Solaar – GNAWA – Ça plaît aux filles – Chris Isaak – Soon E.M.C - sens Unik – Calvin Russel – Massilia Sound System – Willy Deville – Jesus Jones – Jean-Louis Aubert – Noir Désir – Ziggy Marley – Jimmy Jay
Dimanche 4 juillet
French Lovers – Mr Kuriakin – Disposable Heroes Of Hiphoprisy – Little Bob – Road Runners – Gene Clarksville – Lemonheads – Franck & Waters – Living Colour – Midnight Oil
Sous le soleil
La programmation d’un festival n’est pas une science exacte. L’expérience douloureuse de 1992 le démontre. Les Eurockéennes n’avaient jamais eu si beau plateau, et patatras. Il a manqué quelques dizaines de milliers de personnes pour atteindre le nirvana.
Retour au purgatoire, donc. On revient sur trois jours avec une affiche moins ambitieuse, mais non moins palpitante. Retour de Noir Désir aussi, qui joue pour la deuxième fois au Malsaucy mais personne ne s’en plaint, au contraire. Le groupe bordelais a endossé le maillot jaune du mouvement rock français. Logiquement, c’est sur la Grande Scène que résonnent les accords tonitruants du récent « Tostaky ». Bertrand Cantat lui, semble habité par le fantôme de Jim Morrison… On en frissonne encore.
Parfait pour remettre les pendules à l’heure, les Eurocks s’offrent Midnight Oil, la grosse sensation australienne des années 80. Le charismatique Peter Garrett se permet une escalade des tours de la Grande Scène en plein show et la foule est en délire.
Il en faut plus toutefois, pour conforter la bonne réputation du festival. Willy DeVille donne une leçon d’élégance rock. Sonic Youth fait entrer le loup « noisy » dans la bergerie. Déjà vu en 1990, Jean-Louis Aubert remet une sympathique couche post-téléphonique. On retrouve aussi Little Bob, infatigable militant de la cause rock’n’roll. MC Solaar peint le rap de couleurs tricolores. Le soldat Calvin Russel tisse une aubade folk-blues à transformer la presqu’île en feu de camp géant.
Et puis surtout, The Lemonheads brandissent l’étendard pop-hardcore US tandis que les plus classiques Black Crowes réactivent le principe du rock à guitares ! Parfait contre-pied, Disposable Heroes Of Hiphoprisy est le must hip-hop du moment, une énorme sensation. La fusion entre rap, electro, jazz et metal n’est pas en reste : Faith No More, Living Color et Jesus Jones se disputent même les lauriers du plus bouillant chaudron. Ce qui n’empêche nullement les filles de craquer devant Chris Isaak, impeccable country-rocker faiseur de tubes, ou Lenny Kravitz, la star qui monte et dont le premier standard, « Are You Gonna Go My Way », vient juste de sortir.
Trois jours sous le soleil, trois nuits sous les étoiles. Le public est revenu en masse. Les Eurockéennes brillent à nouveau !