5, 6, 7,
Juillet
80 000 festivaliers
Vendredi 5 juillet
Buju Banton – Flying Donuts – Pleymo – Les Joueurs de Biques – Bulle – The International Noise Conspiracy – Sinclair – Mclusky – New Bomb Turks – Saïan Supa Crew – The Bellrays – Noir Désir – Bilal – Archive – Anti Pop Consortium – Soulfly – The Herbaliser – Meï Teï Sho – Alec Empire – High Tone
Samedi 6 juillet
Planeausters – Rival Schools – La Bande Azanie – Liquid Laughter Lounge Quartet – A – Aston Villa – Guem & Bouto Experience – Tarmac – Opus Akoben – Ska P – Watcha – Gomez – Miro – Lofofora + Invités – N.E.R.D (NERD) – Air – Frederic Galliano – The Chemical Brothers – Heroes of Kingston (Alton Ellis, Dennis Alcapone, Michael Prophet) – Burning Heads – Vitalic + Miss Kittin & The Hacker
Dimanche 7 juillet
Tournelune – Hawksley Workman – Un Air Deux Familles – Whysome – Wormachine – The Notwist – Travis – Dj Logic – Reverend Beat-Man – Michael Franti & Spearhead – Muse – Trio Mocoto – Sizzla – Sainkho Namtchylak – Rammstein – Gotan Project
Surprise, surprises…
Impressionnante programmation que celle de ces Eurockéennes 2002, moins par ses têtes d’affiche que par le nombre d’artistes proposés : une soixantaine en tout. La plupart sont totalement inconnus du grand public. Territoire de Musiques prend ainsi résolument le parti du défrichage, de l’étonnement et de la découverte avec une très belle nouvelle scène au bord de l’eau, baptisée « La Plage ».
Il n’y a guère que sur la Grande Scène que l’on observe le retour de noms familiers : Rammstein, Chemical Brothers, Muse ou encore Noir Désir. Justement : à l’instant où Bertrand Cantat et les siens débarquent pour la quatrième fois au Malsaucy, face à une colline noire de monde, une petite poignée de curieux assistent sous la Loggia, à un set magistral de The Bellrays. Du rock à l’état brut qui annonce le retour des guitares et des chanteuses à voix, dans un monde où platines et machines ont fait leur nid.
Succès confidentiel pour les Bellrays et la tempétueuse Lisa Kekaula, effacés par la communion massive qui lie Noir Déz’ au public belfortain depuis maintenant 14 ans. D’autres outsiders sauront mieux tirer leur épingle du jeu. Le festivalier ayant tout avantage à se laisser surprendre et à tomber, au hasard des scènes, sur une révélation rock, electro ou world. Aux Eurocks, on apprend à ouvrir les oreilles !
Du rock garage ? Et pan : le Chapiteau prend de plein fouet une claque avec International Noise Conspiracy. Du rap français qui tue ? Saïan Supa Crew n’est pas en reste et donne une leçon d’énergie à mettre tout le monde à genoux. De l’electro assourdissante ? Il fallait oser Alex Empire et ne pas oublier ses protections auditives pour le coup ! La renaissance de la vague metal ? On peut compter sur Watcha, ou bien Pleymo auquel on accorde les honneurs de la Grande Scène. C’est bien l’une des autres particularités de cette édition : la scène principale s’ouvre à des formations qu’a priori, on ne juge pas calibrées pour une audience de 30.000 personnes…
Et pourtant : des gens aussi variés que le funk-man Sinclair, les baladins alternatifs de la chanson réaliste que sont Un Air 2 Familles, les guerriers métallurgistes de Soulfly ou encore les formidablement festifs Ska-P : tous relèvent le défi avec sérieux. Lofofora prend lui aussi le grand espace d’assaut un samedi soir à 22h30 et montre aux incrédules de quel bois on se chauffe dans la bande à Reuno.
Bon OK ! Mais il y a tellement de choses à découvrir que l’Eurockéen moyen pourrait s’en vouloir de rester scotché devant Archive ou surtout Air, les représentants de l’electro planante d’un nouvel âge. Mais c’est très reposant et ça joue tellement bien.
Tandis que la drôle de fanfare de la Bande Azanie sillonne la foule pour mettre un accent encore plus circonflexe sur le mot « fête »… on se laisse finalement prendre par la furia punk des Burning Heads. Ce n’est plus vraiment une découverte que ces mecs d’Orléans, mais chacun de leur concert vous laisse exsangue, convaincu d’avoir touché le Saint Graal du rock. Les vrais trucs incroyables, il faut aller les dénicher avec Sainkho Namtchylak, Vitalic, Mclusky, N.E.R.D, Notwist… Autant de créateurs qui bidouillent avec génie leur mixture « nouvelle et intéressante » entre experiment, ambient, electro, thrash, rap, funk, pop’n’roll. Tout ce que vous voulez car les Eurockéennes sont devenues une immense marmite bouillonnante où tous les bons coups sont permis. Et ça ne fait que recommencer.