29, 30 juin
1er Juillet
90 000 festivaliers
Vendredi 29 juin
Gogol Bordello – Wu-Tang-Clan – Rita Mitsouko – Marilyn Manson – Kaolin – Juliette & The Licks – Amy Winehouse – The Young Gods vs Dälek – Justice – Hellbats – Archie Bronson Outfit – Peter Von Poehl – Junior Senior – Clipse – Hollow Corp – Iltika – Converge – Simian Mobile Disco – Heavyweight Dub Champion – Punish Yourself – Asher Selector & Friends – Hell’s Kitchen – Austin Newcomers – Million Dan – Bonde Do Role
Samedi 30 juin
Joey Starr – Editors – Phoenix – Queens of The Stone Age –The Hives – Cold War Kids – Abd Al Malik - Olivia Ruiz – Tokyo Ska Paradise Orchestra – Digitalism – Navel – Scanners – Tumi & The Volume – Maximo Park – I Am From Barcelona – Shitdisco – For My Hybrid – Blanche – Bassekou Kouyate – Deerhoof – Stones Throw Label : Peanut Butter Wolf, Percee-P, Guilty Simpson, J-Rocc, Aloe Blacc - Asher Selector & Friends - Katel - Kill The Vultures - Anthony Joseph – Midnight Juggernauts - Heavyweight Dub Champion
Dimanche 1er juillet
Hatebreed – The Good, The Bad & The Queen – Tryo – Arcade Fire – Bikini Machine – TV On The Radio – Klaxons – Air – Stuck In The Sound – Loney Dear – Pelican – Sick Of It All – Chin Chin – Bitty Mc Lean – The Audience – Stellardrive – Cocoon – 65 Days of Static – Laurent Garnier – Goose – Asher Selector & Friends – Hey Gravity ! – Fluokids Dj’s – Shy Child – Yuksek
Reine éternelle
Quelques minutes avant d’entrer en scène à la lueur des abat-jour belle époque, la brune à la chevelure insensée descendait quelques bières avec son compagnon aux buvettes du Malsaucy. Or c’est bien elle qu’on applaudit maintenant : Amy Winehouse. L’ultime diva soul donne aux Eurockéennes un des rares concerts de sa trop courte carrière. Entre deux titres servis par un groupe d’excellence, la belle commande un scotch. Même si elle apparaît parfois étrangement absente, Amy marque de son empreinte cette édition 2007, toujours plus à la pointe de l’actu.
On dispose de trois jours pour suivre les choix audacieux de programmateurs à l’affût de LA découverte. On ne parle pas encore de buzz. Or, il y a de quoi faire. Transformé en cinquième scène, le soundsystem d’Asher Selector est le lieu où l’on peut voir les artistes, tels les dynamiques Austin Newcomers, au plus près. Comme un club intime dans le gigantisme du Malsaucy où d’autres sets de bravoure s’enchaînent comme à la parade… Justice écrit ses tables de la loi techno. Arcade Fire redonne au Canada la note du triple A sur l’échelle pop-rock mondiale. Gogol Bordello justifie son nom en animant un bal de dingues sur la Grande Scène. L’actrice Juliette Lewis (celle de « Tueurs Nés ») mène son groupe de mecs (The Licks) dans une folie heavy non moins contagieuse. Queen Of The Stone Age et Marilyn Manson effectuent chacun dans leur créneau, rock stoner et glam gothique, un retour fracassant. Phoenix démontre avec un brio insoupçonné que la pop française n’en finit plus de renaître de ses cendres. La belle Olivia Ruiz ne se démonte pas, tartinant ses chansons chocolatées aux oreilles de festivaliers qui découvrent ébahis l’avènement d’une sacrée bête de scène. Le Tokyo Star Paradise Orchestra importe en territoire eurockéen son ska venu du pays du soleil levant. Cocoon est comme une parenthèse de douceur dans un monde de brutes. Abd Al Malik fait entrer le genre « slam » dans la cour des grands festivals open-air.
Plus que jamais, Joeystarr s’affirme comme l’indispensable fauve jamais dompté du rap hexagonal. Inquiétant mais saisissant, le spectacle techno-core de Punish Yourself donne un petit côté film d’épouvante à la nuit du Malsaucy.
Les Rita Mitsouko, eux, sont toujours à la hauteur de leur réputation et l’on ne sait pas encore qu’à l’instar d’Amy Winehouse, on ne reverra plus ici l’excellent Fred Chichin. Mieux qu’un pastiche de western à la Sergio Leone, The Good, The Bad and the Queen rassemble rien moins que l’ancien bassiste de Clash, le leader de Blur et le batteur Tony Allen… Quel casting ! Irrésistible, Simian Mobile Disco transforme la Loggia en dancefloor sous influence « electro ». Le Wu-Tang-Clan déballe un flow hip-hop genre raz-de-marée sur la presqu’île. Et puis, superbement décomplexés, les élégants et déments rockers suédois de The Hives s’autoproclament « meilleur groupe du monde ». On a presque envie de les croire tant leur prestation est rentre-dedans.
Il ne fallait pas louper non plus les valeurs montantes comme Klaxons ou I’m From Barcelona. Et si l’on est passé à côté de la rencontre indus-rap finement orchestrée entre The Young Gods et Dälek, il faut d’urgence se procurer l’enregistrement « live » sorti en 2011, qui témoigne de l’infinie vitalité artistique des Eurocks. Sans Twitter ni Facebook, le buzz absolu de cette édition n’était pas évident à identifier. Mais avec le recul, Amy Winehouse en reste à jamais l’incontestable reine.