5,6,7,8 Juillet
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135 000 festivaliers

Jeudi 5 juillet
MACKLEMORE - ORELSAN - TEXAS - BIGFLO & OLI - PORTUGAL. THE MAN - CARNAGE - CIGARETTES AFTER SEX - DREAM WIFE - FATIMA YAMAHA - GOLDLINK - RICH BRIAN - SAMPHA - TANK AND THE BANGAS

Vendredi 6 juillet
NINE INCH NAILS - PROPHETS OF RAGE - BETH DITTO - RICHIE HAWTIN CLOSE - BALOJI - FAKA - FFF - INSECURE MEN - KIDDY SMILE - LEON BRIDGES - MICHELLE DAVID & THE GOSPEL SESSIONS - NAKHANE - NOTHING BUT THIEVES - OUR GIRL - PIH POH - RILÈS - SOPHIE - THE BLACK MADONNA - WARMDUSCHER

Samedi 7 juillet
QUEENS OF THE STONE AGE - RICK ROSS - DAMSO - AT THE DRIVE IN - BCUC - CAROLINE ROSE - CHRONIXX - IAMDDB - JULIETTE ARMANET - JUNGLE - MOHA LA SQUALE - SKI MASK THE SLUMP DOG - SUPERORGANISM - TOUTS - THERAPIE TAXI - TRUCKKS - VIAGRA BOYS - WEDNESDAY CAMPANELLA

Dimanche 8 juillet
LIAM GALLAGHER - SHAKA PONK - ALICE IN CHAINS - LOMEPAL - DEAD CROSS - EDDY DE PRETTO - 6IX9INE - MARLON WILLIAMS - SEASICK STEVE - THE BLAZE - THE LIMINANAS - ZEAL AND ARDOR

©photos : Brice Robert / Fabien Mathieux / Eric Munck / Christian Ballard / René Garcia / Olivier Tisserrand / Jean-Christophe Minchelli / Maël Joanas / Zélie Noreda / Jérôme Tournier / Matthieu Vitré / Lucille Volpei / Seb Bozon AFP / Jérémy Cardot
©vidéo : Wacga
©Texte : Baptiste Roux Dit Riche & Gil Colinmaire

Mais où est Rock'n'Roll Charlie ?

Quatre jours de fête et d’énergie collective pimentés par d’innombrables événements bonus et un nouveau record de fréquentation avec plus de 135.000 festivaliers et près de 15.000 campeurs pour cette magique 30ème édition des Eurockéennes de Belfort !

En ces jours de célébration et de rappel des bons souvenirs, même la météo semblait adresser des clins d’œil, offrant un condensé du temps Eurocks tel que l’on connaît depuis trois décennies : douche vivifiante et bain de boue pour bien attaquer le festival, suivis d’un week-end sous un soleil radieux. Pas de demi-mesure (que de la démesure !) pour cette 30ème édition XXL.

Dans une démarche d’ouverture à de nouvelles pratiques artistiques, la danse s’immisce au cœur des Eurocks, sous les pas du collectif (la) Horde et des 76 danseurs et chorégraphes du projet Mouvements, du montage jusqu’au dernier jour du festival. L’entrée de la Ville de Belfort et la presqu’île du Malsaucy deviennent toiles de fond d’immenses fresques éphémères peintes sur gazon réalisées par l’artiste Land Art Saype. Et si le personnage dessiné par le plasticien belfortain, face à la scène de la Plage n’est pas (tout à fait) visible depuis le sol, il l’est à coup sûr, jeudi 5 juillet, depuis les cockpits de la Patrouille de France, fendant le ciel des Eurocks en un ballet parfaitement synchronisé ou depuis les nacelles de la toute nouvelle Grande Roue qui provoque quelques remous dans les ventres déjà bien chamboulés par la fête du vendredi soir, lancée en l’honneur des Bleus, demi-finalistes lors du week-end des Eurocks ! Last but not least : le Chapiteau, emblème Eurocks Memories par excellence, fait son grand retour sur la Scène Greenroom après 8 ans d’absence, arrivant à point nommé pour la douche du jeudi !

Côté musical, l’ouverture est également de mise, réaffirmant pour cette 30ème édition une tradition de mixité sociale et artistique, longue de plusieurs années. Un jeudi familial où les kids, fans des Toulousains Bigflo & Oli ou de la machine à tubes US Macklemore, côtoient les habitués du festival, venus se remémorer le bon vieux temps sur les hits intemportels de Texas. Entre les deux, Orelsan, Portugal. The Man ou Cigarettes After Sex jouent les artistes intergénérationnels et fédérateurs, avant un double feu d’artifice éclatant en clôture de cette première journée.
Les bonus surprises spécial 30 ans s’invitent aussi sur scène avec la programmation bouillonnante et engagée de Beth Ditto à la Plage, porte-étendard enjoué de la cause LGBT, pour un vendredi sous le signe de l’indé et de l’électro décomplexée, entre house sur fond de danse voguing (Kiddy Smile) et rythmiques technoïdes futuristes (Sophie, The Black Madonna). Une soirée qui se poursuit tout naturellement sur la Grande Scène avec le maître incontesté de la techno, Sir Richie Hawtin en final de cette journée sur le bien nommé « CLOSE », un set audiovisuel d’anthologie où images lumineuses et infrabasses se livrent un duel sans fin, marquant les rétines et tympans des festivaliers à tout jamais…
Les fans de groupes de stade et autres légendes du rock ne sont pas non plus en reste ! Au sommet de ce choc des titans : les monstres sacrés Nine Inch Nails, Queens Of The Stone Age ou encore les membres du supergroupe Prophets Of Rage, qui avaient déjà foulé la presqu’île du Malsaucy sous leur formations originelles – Rage Against the Machine (1994), Public Enemy (1995) et Cypress Hill (1996, 2009, 2012) – laissent une empreinte indélébile sur la Grande Scène, rappelant au passage aux jeunes talents que leurs glorieux aînés sont toujours prêts à en découdre. Autre grand retour pour les 30 ans : FFF fait à nouveau trembler le Chapiteau Greenroom avec un funk rock à l’énergie aussi survoltée que contagieuse, à en croire cette foule électrisée dans laquelle les Eurockéens de 97 semblent directement renvoyés en adolescence.

Le week-end, sous vos applaudissements, se croisent valeurs sûres du rock (SEASICK STEVE, ALICE IN CHAINS, LIAM GALLAGHER) et du hip hop (RICK ROSS), newcomers en voie d’explosion (THERAPIE TAXI, MOHA LA SQUALE, LOMEPAL, EDDY DE PRETTO, SUPERORGANISM…), pendant que TEKASHI 6IX9INE, invité de dernière minute, provoque une folie gigantesque sur la plage. Délicieusement mélancolique, le crooner kiwi MARLON WILLIAMS nous rappelle que la fête est bientôt finie. Mais juste avant de fermer les buvettes, la furie SHAKA PONK déboule sur les Eurocks et s’attaque aux ultimes calories des festivaliers. Chacun repart avec un summer body parfait pour les deux mois à venir.

Voilà, c’était la 30ème. Et c’était bien. A coup sûr, on en reparlera encore dans 30 ans. Dans une vie, aucun festival n’est indispensable, mais pour les Eurockéennes, ça se discute.

Galerie 2018