4, 5, 6,
Juillet
80 000 festivaliers
Vendredi 4 juillet
Z Tribe – Toots & The Maytals – The Datsuns – MXD – Mickey 3D – La Vieille École – Zenzile – The Rapture – The Roots – Sleeppers – Stone Sour – Console – Radiohead – Nostromo – The Streets – Arto Lindsay – Peaches – Les Wampas – Ellen Allien – Hexstatic – Mike Ladd
Samedi 5 juillet
Second Rate – Aqme – Leopold Kraus Wellenkapelle – Hell Is For Heroes – Tokyo Ska Paradise Orchestra – Electric 6 - Noise Surgery – La Rumeur – Dionysos – Tom Mc Rae – Themselves / Sage Francis / Sole – LCD Soundsystem – Tricky – Stone Love Sound System – Death In Vegas – Suicide – Goldfrapp – Slayer – I Monster – 2 many Dj’s – Fat Truckers
Dimanche 6 juillet
Eiffel – The Polyphonic Spree – Kerplunk – Zebda – Tony Allen – Nada Surf - Marrakesh Emballage Ensemble – Dave Gahan – Jaga Jazzist – Watcha – Blackalicious – Asian Dub Foundation – Stanley Beckford – Tomahawk – Underworld – Stupeflip – Massive Attack – The Melvins
Festival militant
Il restera longtemps dans les mémoires ce final du concert de Radiohead, lorsque la foule reprend en chœur l’ultime refrain de « Karma Police ». Thom Yorke et son groupe flirtent alors avec les sommets. Concert intense, merveilles mélancoliques, fulgurances rythmiques et électriques… On n’est guère loin de la perfection. Cette sensation de bonheur partagé est d’autant plus appréciée par les 80.000 personnes qui viennent fouler le Malsaucy cet été-là, que les Eurocks échappent à la grève nationale des intermittents du spectacle en portant l’étendard de « festival militant ». Manifestation symbolique : plusieurs comédiens viennent jouer une prise d’otages géante en Grande Scène. Ici, culture ne rime pas avec « No Futur », qu’on se le dise ! Zebda ou Nada Surf, entre autre, se chargeront par ailleurs de relayer le message en musique.
Les Eurockéennes tiennent bon et si certains leur reprochent de ne pas voir assez grand (« Mais où sont les Stones ? U2 ? AC/DC ? » et tous les groupes que Belfort ne peut, ni ne veut, s’offrir), elles continuent de voir plus large. Des œillères ? Pas ici, mon général ! Car nul besoin de Madonna ou Bono pour s’éclater ! Dès l’entrée sur site, un petit coin de paradis abrite le reggae balancé par l’infatigable Asher Selector, roi du dub et du soundsystem. Juste un peu plus loin, The Datsuns montent le son. Ils font partie de tous ces groupes en « The » qui ravivent la flamme du rock. Classique, efficace et un brin sauvage : on apprécie. Dans le genre hip-hop qui ne dit pas des choses idiotes, La Vieille Ecole fait bien le boulot. D’autres dansent comme des dingues sur Zenzile où se retrouvent muets d’admiration devant la technique et le feeling des « jazz-hopers » de The Roots.
De la débauche d’énergie, on en trouve à revendre tout au long des trois jours. Comme s’il fallait exorciser à tout jamais cette crainte rétrospective de l’annulation. Les Wampas, qui osent jouer en clôture du premier soir, délivrent une prestation explosive. Dionysos n’est pas en reste avec l’intenable Matthias qui est le premier à effectuer le slam aller-retour qui sépare la Grande Scène de la tour technique centrale. Asian Dub Foundation, fidèles à leur réputation, seront tellement satisfaits de leur set, qu’ils en feront un excellent DVD live. Idem pour Eiffel et Nada Surf.
Sérieusement, il fallait être en forme pour enchaîner les démentiels concerts servis par Hell Is For Heroes, Tokyo Star Paradise Orchestra, Electric 6, Slayer… Pour finir par une giga techno-teuf orchestrée par 2 Many DJ’s à près de 3 plombes du mat !
Certes, entre deux montées d’adrénaline, l’Eurockéen peut savourer quelques pauses, disons, relativement plus calmes : Death In Vegas, mortellement hypnotique… Dave Gahan, le Mister pop par excellence en congé de Depeche Mode… Tricky pourtant fâché par une bête panne de micro… Ou encore Massive Attack qui avait pour mission d’assagir les derniers bataillons noctambules avant d’éteindre la lumière dimanche soir. Oui mais, on pouvait aussi se réveiller en suivant les frasques musicales de Mike Patton présent avec The Melvins et Fantomas, ou encore plonger dans l’incroyable volcan sonique attisé par Underworld. Avec tout cela, c’est sous la Loggia que l’occasion fut donnée de voir Alan Vega et Martin Rev, le duo légendaire de Suicide, chaînon marquant de la mythologie d’un festival qui n’en finit plus de nous épater.