1, 2, 3,
Juillet
80 000 festivaliers
Vendredi 1er juillet
Well Spotted – Rollins band – Therapy ? – Blind Melon – Rage Against The Machine – Spin Doctors – ZZ Top – Chakademus & Pliers -
Samedi 2 juillet
Nyah Fearties – The Posies – Fly and the Tox – Human Spirit – Grant Lee Buffalo – No One Is Innocent – Khaled – Blind Fish – Björk – FFF – Jamiroquai – The Pretenders – Gary Clail
Dimanche 3 juillet
Cordell Jackson – Swell – Sons of the Desert – Les Thugs – Rachid Taha – Burma Shave – Morphine – Rita Mitsouko – IAM – Stephan Eicher - Fabulous Trobadors
Pump Up The Volume
One, two, three… En l’an 1994, les Eurockéennes 6e du nom se tiennent les 1, 2 et 3 juillet. La surprise du chef, justement, c’est un trio de presque vétérans.
ZZ Top est au pied des Vosges, avec longues barbes flottant au vent et bombes sexuelles en ombres chinoises dignes de leurs clips. Le show à l’américaine des Texans est réglé comme une horloge et le boogie, même un peu mou, ça passe toujours comme une lettre à la poste. 30.000 péquins sont au rendez-vous ce soir-là pour se prendre le riff de « La Grange » dans les esgourdes.
Mais ce sont les plus jeunes générations qui se décident à monter le son. Dans le genre trio, Therapy ? se pose là. Outch, ça c’est du metal débité en lames tranchantes qui vous cisaillent les tympans. Rien de bien neuf, mais tant d’énergie rappelle les défunts Ruts. Tout pareil : Helmet envoie ce qu’il faut côté guitares furieuses et rythmes lourds. Les Thugs sont encore plus nerveux et intransigeants sur la question des amplis branchés à fond. Et les petits jeunes de No One Is Innocent s’y mettent en faisant exploser la scène C !
Il y a aussi Rage Against The Machine sur la A. Tout est dit dans le nom de ce groupe attendu comme le messie. Soudain c’est l’enfer rap-metal qui s’installe dans un déluge de riffs sous un soleil déclinant. Il fait chaud, l’enthousiasme du public soulève un nuage de poussière désormais symptomatique d’emballement des foules devant la Grande Scène.
La température ne retombe pas avec FFF et son funk brûlant. Et puis franchement, le kilt de Marco Prince n’était-il pas trop seyant ? Dommage pour ceux qui ont raté Chaka Demus… Question hip-hop, on danse le Mia avec Iam. Et le raï avec Khaled et Rachid Taha. Les Eurockéennes se mondialisent. D’ailleurs, elles accueillent Björk qui propose la pop la plus élaborée du moment. Impossible d’oublier la fée islandaise en état de lévitation. Mais qui se souvient de Blind Fish, improbable formation pop dont le chanteur n’était autre que David Hallyday ?
Bref, heureusement, The Pretenders remontent le niveau avec une Chrissie Hynde plus rock que bien des mecs. Catherine Ringer aussi sait tenir un public avec son Fred Chichin de complice à la tête des Rita Mitsouko. Il a fait chaud sur les Eurocks 94. Même les moustiques s’en sont donnés à cœur joie. On aurait bien repris un petit coup de folk bien frais façon Grant Lee Buffalo, tiens.
fff