7, 8, 9,
Juillet
80 000 festivaliers
Vendredi 7 juillet
Aleister – Phobimaniacs – Marauder’s – Paradise Lost – 18th Dye – Senser – Blur –Body Count – The Cure – Earthling – Oil-Len – The Roots – Silverchair
Samedi 8 juillet
Ultimatum – dEus – Supergrass – Edwyn Collins – Dodge Veg-O-Matic – Paul Weller – Alliance Ethnik – Public Enemy – Spearhead – Terence Trent D’Arby – Oasis – Jamiroquai – Dreadzone – Dag
Dimanche 9 juillet
Juliabird – Rosco Martinez – Gérald de Palmas – Dave Matthews Band – Burning Heads – Ben Harper – Renaud – Arno – Sheryl Crow – Jeff Buckley – Page & Plant – Ange
Rendez-vous mythiques
« C’est pas l’homme qui prend la mer… » Les Eurockéennes surprennent en invitant Renaud sur la scène A. Oui, le gars de « Laisse Béton ». Cuir noir et Telecaster dans l’dos. Bon allez, c’était plutôt sympa de retrouver notre gavroche entre The Cure et Page & Plant.
Car il faut le dire : le Malsaucy donne dans le grandiose en 1995. Pour les « curistes » de la première heure, Robert Smith et ses amis sont descendus de leur piédestal depuis une paire d’années. Mais le répertoire demeure intact. Dans une ambiance quasi mystique, The Cure reçoit même les journalistes pour une conférence de presse improvisée à la lueur des cierges.
Quelle époque ! En clôture du festival, il revient à Page & Plant de rappeler les plus beaux vols de leur dirigeable d’antan. Led Zeppelin est revisité avec l’orchestre d’Egypte, c’est le grand choc de l’Occident avec l’Orient. Les plus anciens en ont les larmes aux yeux. De bonheur total.
Et entre tout cela, les Eurocks déroulent le tapis rouge à deux futurs grands de la britpop. Les frères ennemis, Blur et Oasis, sont sur la même affiche mais s’évitent soigneusement. Blur fait le boulot en Grande scène. Tandis que sous la scène B, Oasis tire son épingle du jeu. Les lads de Manchester donnent un concert référence qui fait écho jusqu’à Paris. Selon Philippe Manœuvre, le rédac chef de Rock’n’Folk himself, les Eurockéennes ont bel et bien été le révélateur d’Oasis dans l’Hexagone.
Bien évidemment, la baffe hip-hop de Public Enemy a elle aussi marqué les esprits. Et The Roots a éveillé le public eurockéen aux nouvelles couleurs du rap. L’on s’émerveille également de découvrir Ben Harper, un type qui joue de la guitare assis et remet le blues-folk au goût du jour.
Et il y a ces petits jeunes venus d’Australie : Silverchair. Les membres du groupe ont à peine 16 ans mais ils connaissent leur évangile du rock sur le bout des doigts. On découvre médusé un autre trio parfaitement énervé : Supergrass dont l’album fondateur « I Should Coco » vient juste de sortir. Tellement affolant qu’on remarque à peine la présence de l’immense Paul Weller.
Autre grand monsieur de cette édition, Jeff Buckley envoûte le chapiteau comme personne. En état de « Grace », le fils de l’honorable Tim Buckley est en passe de devenir le songwritter ultime, le type qui vous colle des frissons dès qu’il s’approche d’un micro. Deux ans plus tard, il meurt noyé à Memphis. Une figure mythique disparaît. Jeff Buckley n’en reste pas moins l’auteur d’une des plus belles pages jamais écrites aux Eurockéennes.