5, 6, 7,
Juillet
90 000 festivaliers
Vendredi 5 juillet
Skwatt – Oneyed Jack - Silmarils – Loudblast – The Presidents Of The United States Of America – Fugucheri – NTM – Sepultura – Cypress Hill – Red Hot Chili Peppers – Raggasonic
Samedi 6 juillet
Daft Punk – Trashcan Juice – Red Cardell – Miossec – Theo Hakola – Ash –Beck – Frank Black – Ultra Orange – Nick Cave – Patti Smith – Lou Reed – Ministry
Dimanche 7 juillet
Ginkgo – Bluetones – Dominique A. – The Amps – Little Rabbits – Garbage – Skunk Anansie – Foo Fighters – Dog Eat Dog – David Bowie - Fun Lovin’ criminals
Après eux, le déluge
Et voici que les Eurockéennes finissent par ressembler à un festival anglais. Trois jours de pluie. Comme à Glastonbury… Non franchement, merci, fallait pas. Les bains de boue, c’était bon pour Woodstock, à la rigueur.
Sans le soleil, le Malsaucy fait la moue. Et il faut un David Bowie resplendissant d’élégance et irradiant de charisme pour mettre un terme à ce marathon musical épuisant sous les précipitations, et nous faire oublier ce climat diluvien qui a failli tout gâcher. Les résistants de la dernière heure sont là, plantés jusqu’aux genoux dans la terre détrempée, sous des abris de fortune, banderoles explosées ou sacs poubelles grand format, et Bowie est géant. Enorme. Impérial.
Tout a commencé par un record d’entrées sur la première journée avec les très attendus Red Hot Chili Peppers, bondissants comme jamais, bien que le sculptural chanteur Anthony Kiedis se soit déplacé quelques vertèbres… Juste avant, les fulgurants Sepultura affirmaient jouer pour la première fois en France dans un festival de cette importance. D’où leur prestation nucléaire !
Sur les scènes annexes, Silmarils, Loudblast et Oneyed Jack représentent la vague bruyante tricolore qui vient secouer la jeunesse belfortaine. Et que ça saute !
Le ciel reste tout aussi menaçant le samedi tandis que Beck démontre non sans une certaine classe, que le folk revival ne saurait tarder à envahir la planète. En congé des Pixies, Frank Black, lui, affiche une mine réjouie, avoue son plaisir d’être dans le bain d’un vrai festival rock et parvient à convaincre les plus réticents.
On retrouve Lou Reed tirant la tronche, comme d’habitude, mais en très grande forme tandis que le public tient le choc entre deux averses et que le sol se dégrade à vitesse grand V. La fraîcheur nocturne n’entame pas la virulence du set délivré sous le chapiteau par les as du metal-indus du moment : Ministry. Définitivement roboratif. Dans la nuit, la surprise que tout le monde attend, se nomme Daft Punk. Un grand baptême du feu electro qui place les Eurocks à la pointe de l’actu chaude.
Mais dimanche, patatras : il pleut sans discontinuer. Une bonne partie du public (un tiers ?) jette l’éponge, bien que toutes les places soient vendues. Face à une forêt de parapluies, Skin et les Skunk Anansie balancent toute leur énergie dans la bataille, tant et si bien qu’on en oublie presque la gadoue et les trombes de flotte. Fun Lovin Criminals assure également un concert d’anthologie, devant un chapiteau transi et les Bluetones font tout pour devenir les prochains Oasis. Sauf que juste derrière, Foo Fighters met le feu à la presqu’île avec l’infernal Dave Grohl dans le rôle du pompier pyromane. Quelle édition, décidément : entre apothéose et naufrage, Patti Smith était là, PJ Harvey est même venue assurer un duo avec Nick Cave période romantique et NTM a pris un plaisir malin à mettre en vrac toute la famille festivalière. Après eux, le déluge. Forcément.