3, 4, 5 Juillet
104 000 festivaliers
Vendredi 3 juillet
BEN HARPER & THE INNOCENT CRIMINALS - SKIP THE USE & FRIENDS - THE DØ - ROYAL BLOOD - ST PAUL & THE BROKEN BONES - BLACK LABEL SOCIETY - BORIS BREJCHA - FAKEAR - KING AYISOBA - THE SOFT MOON - BIG FREEDIA - TODD TERJE AND THE OLSENS - PUSHA T - LAETITIA SHERIFF - COTTON CLAW - JACK GARRATT - OFF! - SET&MATCH - GEORGIO - SIANNA - HO99O9
Samedi 4 juillet
THE CHEMICAL BROTHERS - CHRISTINE AND THE QUEENS - MAJOR LAZER - ETIENNE DAHO - ANGUS & JULIA STONE - RONE - IBEYI - SEASICK STEVE - OSCAR AND THE WOLF - FOXYGEN - MINA TINDLE - JEANNE ADDED - BO NINGEN - THE BAWDIES - SEIHO - THE SHOES - JULIO BASHMORE - JONATHAN TOUBIN - FOREVER PAVOT - GRUNGE - ILOVEMAKONNEN - PETITE NOIR - SLEAFORD MODS - RAE SREMMURD - BRONCHO
Dimanche 5 juillet
STING - DIE ANTWOORD - DAMIAN 'JR. GONG' MARLEY - PARKWAY DRIVE - EAGLES OF DEATH METAL - FLUME - ALABAMA SHAKES - JAMES BLAKE - BATIDA - SONGHOY BLUES - KEVIN GATES - RUN THE JEWELS - SINKANE - ELECTRIC WIZARD - SLAVES - PUTS MARIE - LES PLASTICIENS VOLANTS
©vidéo : What comes Around Goes around / Timeprod / Drone Alsace
©Texte : Thierry Boillot
Born to be Eurocks
Chaud… must go on !
Retour à l’état sauvage. « Born to be wild » disait la chanson de Steppenwolf où il était question de lourd tonnerre métallique (heavy metal thunder) un an avant Woodstock. En 2015, le slogan est habilement détourné : « Born to be Eurocks ». Comme un acte de renaissance… et tandis que quelques rares averses se déclenchent dans la nuit du dimanche lors du concert de clôture, Sting invite la foule à reprendre le refrain de Heavy Cloud No Rain. Et la pluie cesse. Comme à Woodstock. Dingue !
A ceux qui croient encore que les Eurockéennes c’est toujours pareil, il faut leur dire que c’est faux : il se passe toujours quelque chose. Un truc qu’on n’a jamais connu. Comme cette chaleur tutoyant les 40° à l’ombre. Un soleil plombant le Malsaucy, déclaré sold-out et en alerte canicule. Ce qui n’empêche pas Zakk Wylde, le gratteux de Black Label Society, d’allumer un mur d’amplis sans honte aucune.
Chaud… must go on !
Surtout pas rasé, malicieux comme un gosse ravi du climat belfortain digne de la Vallée de la Mort dans sa Californie natale, Seasick Steve constate qu’ici, les arbres ont résisté et que les plans d’eau du Malsaucy sont loin d’être à sec. A 74 ans, il envoie ses vannes à une foule admirative, branche des guitares improbables conçues à partir d’une planche à laver et avec une seule corde. Mais quel son ! Il se passe toujours quelque chose…
Pas besoin d’être plus de deux pour faire du bruit. Leçon assénée par Royal Blood. Groupe impérial qu’il fallait voir absolument. Tout comme les furieux Parkway Drive et leur rouleau compresseur forgé aux Antipodes. Du hardcore de sauvage, ouais. Mais on pouvait aussi frémir dans la fournaise, juste à écouter la voix de Britany Howard, soul comme dans le Vieux Sud. Son groupe Alabama Shakes compte parmi ce qui existe de plus beau dans le paysage rock mondial. Et c’était là, sur la Plage des Eurocks où il se passe toujours quelque chose…
On a surfé sur le flow avec Kevin Gates ou Pusha T. La nouvelle génération hip-hop tient le choc. On a plané plus haut avec James Blake. On s’est remué le popotin sur le bounce style de Big Freedia. On a encore frissonné lorsque St Paul & The Broken Bones est venu sanctifier la mémoire d’Otis Redding. On est tombé sous le charme des voix jumelles d’Ibeyi, des chorégraphies magiques de Christine & The Queens, du sourire d’une Mina Tindle plus pop que folk et d’autres princesses frenchies tellement prometteuses : Laetitia Sheriff, Jeanne Added… On a tout oublié, la poussière, la sueur, la soif et les coups de soleil lorsque Skip The Use a soulevé la presqu’île tout en saisissant une brochette d’invités sur le gril où figuraient Hollysiz et HF Thiéfaine himself. Alors que la Plage chavirait sous les coups de cœurs recommandés par The Shoes, on assistait éberlué à la performance habitée de Foxygen, l’une des dernières avant séparation de ce groupe fracassé, escorté de pom-pom-girls non moins agitées. Il se passe toujours quelque chose.
Le vent de folie soufflé par Die Antwoord. Les machines répondant aux ordres dingos du Major Lazer ou aux formules technologiques de Chemical Brothers. La découverte de mods japonais, The BawDies, qui gardent la cravate même à l’état… sauvage. Et puis, ce nouveau président nommé à la tête de Territoire de Musique en la personne de l’inrockuptible Mathieu Pigasse. Il s’avoue fan des Clash et affirme avoir a-do-ré les punks canadiens déglingués de OFF ! Vous n’y croyez pas ? Dommage. Vous avez manqué quelque chose.