4,5,6,7 Juillet
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128 000 festivaliers

Jeudi 4 juillet
THE CHAINSMOKERS - SUPRÊME NTM - SLASH feat Miles Kennedy And The Conspirators - SALUT C'EST COOL - THE HU - ROMÉO ELVIS - INTERPOL - SCHEK WES - FONTAINES D.C. - DJ OLIVIER CACHIN - BRUTUS - .TODIEFOR - STARCRAWLER - $UICIDEBOY$ - BIGGER
Vendredi 5 juillet
NEKFEU - PETIT BISCUIT - JOHN BUTLER TRIO - RIVAL SONS - KOMPROMAT - JEANNE ADDED - IDLES - DJ KAMPIRE & DJ CATU DIOSIS - SAY SUE ME - MALIK BENTALHA - MNNQNS - NINHO - JAMBINAÏ ET LA SUPERFOLIA ARMAADA - ALPHA BLONDY - CLOZEE - DTSQ - RICH THE KID
Samedi 6 juillet
TCHAMI & MALAA - ANGELE - WEEZER - PARKWAY DRIVE - MASS HYSTERIA - GEORGIO - FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES - NOIZEGATE KREW & DJ FLOTECH - THYLACINE - LE COMTE DE BOUDERBALA - HUBERT LENOIR - LES SOEURS DOGA - KATE TEMPEST - ISHA - ALOÏSE SAUVAGE - JAIN - MANTAR - THE PSYCHOTICS MONKS
Dimanche 7 juillet
THE SMASHING PUMPKINS - STRAY CATS - CHRISTINE AND THE QUEENS - THE ROOTS - QUESTLOVE DJ SET - JULIA JACKLIN - 13 BLOCK - TRIPPIE REDD - COLUMBINE - UNDERGROUND SYSTEM - TURNSTILE - JÄDE - 88KASYO JUNREI - ARNAUD REBOTINI JOUE 120 BPM

©Graphic design : Quentin Klein (Kit Klein)
©photos : Brice Robert / Fabien Mathieux / Eric Munck / Christian Ballard / René Garcia / Olivier Tisserrand / Jean-Christophe Minchelli / Maël Joanas / Zélie Noreda / Jérôme Tournier / Matthieu Vitré / Lucille Volpei / Jérémy Cardot
©vidéo : Célestin Soum
©Texte : Baptiste Roux Dit Riche

C'était chaud, c’était fou, c’était bien.

Franchement, on ne sait pas par quoi débuter. La beauté fatale d’un coucher de soleil sur le Malsaucy. Le frisson intense d’une clameur qui gronde sous le Chapiteau. Ou plus simplement, le plaisir léger de déambuler au cœur d’une foule nombreuse, parfois potache, mais toujours joyeuse. Les Eurockéennes 2019 sont terminées, mais le souvenir de ces quatre soirées magiques restera à jamais dans les têtes de 128.000 festivaliers. Impossible de tout vous raconter. Essayons quand même.

 

JEUDI. CHACUN SA MIFA

Ouverture oblige, les rockers de Bigger tapent fort, très fort, tout comme le soleil sur la Plage. Les régionaux de l’étape annoncent la couleur de cette 31ème et font une passe dé aux Salut C’est Cool qui, certes, n’ont « rien à dire » mais blindent quand même le chapiteau. Le vélo « emprunté » le matin même au responsable des partenariats du festival réapparait miraculeusement sur scène. Rien ne se perd aux Eurockéennes, tout se transforme. On se calme et on boit frais au Malsaucy alors que Slash vient secouer chapeau et guitare sur la Grande Scène. L’ampli est recouvert d’un drapeau bleu-blanc-rouge. Champions du monde, on est ensemble. Plus sombre, Interpol revisite ses classiques et réhabilite le port de lunettes de soleil sous un chapiteau tandis que s’annonce la sensation du jour : The HU. Le groupe mongol remplit la Loggia pour un concert hors du temps : entre tradition et modernité, entre rock et musique millénaire. « C’est quand même grave stylé » résume ma voisine de droite. Pas mieux. Qu’est-ce qu’on attend pour foutre le feu ? Sans doute le show du Supreme NTM qui, avec leurs invités, éparpillent la Grande Scène façon puzzle. « Soyez indulgents, on a 100 ans à nous deux » précise Joey Starr. Les Eurocks en ont 30. L’âge n’est définitivement qu’une question d’artères. Chacun sa mafia, chacun sa mifa, les festivaliers doivent choisir leur camp pour prolonger la soirée : noise-rock chez Fontaines D.C. à la Loggia ou rap chocolaté chez Roméo Elvis sous le Chapiteau. The Chainsmokers ferment le ban à plein tubes sur la Grande Scène. Serpentins pour tous.

 

VENDREDI. CHANGEZ RIEN !

Malik Bentalha ne joue pas de guitare, ne chante pas franchement bien (sauf si vous aimez Michael Jackson sous helium), mais c’est pourtant bien lui qui ouvre les vannes de ce Jour 2. Le Chapiteau rigole et se régale. « Belfort, changez rien vous êtes les meilleurs ». Plaisir partagé Malik. D’autres qui ne changent pas c’est John Butler Trio dont le blues-rock s’accorde si bien avec le soleil illuminant la Grande Scène. Les californiens laissent la place chaude à Alpha Blondy venu honorer la paix, l’amour et le reggae en costard turquoise. Yes high ! On prend le shuttle pour rejoindre la Plage sur laquelle les normands de MNNQNS déroulent un brit-rock fougueux. Avec la grande roue dans le dos, on se croirait à Brighton, même s’il manque les mouettes et le Fish and chips (remplacé ici par le plus local «hot dog de Montbéliard). Ninho rameute les kids sous le Chapiteau tandis que les oreilles curieuses s’approchent de la Loggia pour la création franco-coréenne Jambinai & La Superfolia Armaada. Un moment intense, surprenant, poétique, et pas mal d’autres superlatifs pour cette création post-rock cousue main pour ces Eurocks 2019. La nuit commence à tomber, alors on ressort les guitares, les Wayfarer et le jean slim caché au fond du sac pour le grand enchaînement rock du soir. D’abord façon Led Zep avec Rival Sons, puis carrément punk avec IDLES et enfin weird coréen avec DTSQ. « La prochaine fois j’étudierai le français » annonce le chanteur séoulite sur scène grâce au traducteur robotique de son iphone. Ça tombe bien, ce sont bien trois frenchies qui électrisent la fin de ce Jour 2 : Nekfeu, Jeanne Added et Petit Biscuit. « Je suis très impatient, mais j’ai aucun stress » raconte ce dernier en conf de presse, juste avant son live. Grande scène. Petit Biscuit. Gros morceau.

 

SAMEDI. ON RESTE BIEN GROUPÉS

C’est déjà samedi, le guichet affiche complet et l’orage annoncé retarde sa venue. La tornade Mass Hysteria en revanche s’abat bien sur le Malsaucy. « Les Eurocks c’est un état d’esprit. Ce ne sont plus les mêmes kids qu’il y a 25 ans, mais ils sont toujours aussi fous » raconte Mous, le chanteur en after-show. En métal comme en amour, c’est toujours mieux la sixième fois. Tandis que l’énergie des Soeurs Doga contamine la Loggia, la phénoménale Angele balance sa joie sous le Chapiteau devant une chorale de 15 000 conquis. « Tu voudrais qu’elle soit ta reine ce soir, même si deux reines c’est pas trop accepté ». Sympa, la bruxelloise partagera sa couronne du soir avec Jain et son live XL, un peu plus tard sur la Grande Scène. Juste avant ça, ce sont les nerds californiens de Weezer qui déboulent au même endroit pour une autoroute de tubes d’une heure et quart. Face à la pénurie de clients, les stands d’IPA baissent le rideau le temps du concert. Basse-guitare-batterie toujours, mais autre ambiance pour Parkway Drive sous le Chapiteau. Une venue dont la préparation aura fait transpirer à grosses goutes l’équipe technique du festival. Flammes, tumulte, et light-show dantesque, le résultat est à la hauteur des efforts. En un mot ? Boom ! « Attention Valentin, on reste bien groupés… » Pas de permission de minuit pour Valentin, 12 ans, qui quitte le Malsaucy avec son paternel après le concert des australiens. En son absence, Aloïse Sauvage fait la toupie, Frank Carter & The Rattlesnakes harangue le chapiteau, The Psychotic Monks illumine la Loggia en pleine nuit et Georgio est désigné maître-nageur à La Plage. Ne reste plus qu’au duo électro Tchami & Malaa de boucler cette si belle nuit. La fièvre du samedi soir, sauf pour Valentin donc.

 

DIMANCHE. C’ÉTAIT TROP COURT

Nous sommes dimanche et comme la bienséance l’impose, les festivaliers portent leurs plus beaux vêtements. À part les campeurs évidemment qui mettent les moins sales. On commence la journée avec les survêts à 3 bandes de 13 Block, dont l’hymne «Fuck le 17» soulève le Chapiteau. C’est bien la première fois, en 4 jours, que les festivaliers s’ambiancent au son des gyrophares. Port du bandana de rigueur pour le concert des Stray Cats dont le rock n’roll ressuscite une flopée de paires de guiboles devant la Grande Scène. Pendant que la Patrouille de France survole le festival en étoile, Columbine met le chapiteau en Y. « C’est pas grave » entonnent les rennais. Sans doute pour s’excuser du pantalon à facettes de Lujipeka, un des deux MC du duo. Bref, c’est déjà l’heure de Christine and the Queens, en chemise rouge pour sa seconde apparition au Malsaucy. Chorégraphie, scénographie, photographies, les yeux des festivaliers brillent de 128.000 feux. Au même moment à la Plage, le punk hardcore de Turnstile nous replonge dans les 90’s et dans un circle-pit étonnamment entamé dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. « C’était trop court » s’accorde un couple de quarantenaires. Le concert, comme le festival qui vit déjà ses dernières heures. Heureusement, le groove de The Roots est éternel et le Chapiteau chavire devant – sans discussion possible – l’un des grands moments de cette édition. Le groupe balaie son répertoire façon mash-up. Questlove signe une masterclass à la batterie. Et Tuba Gooding Jr. confirme qu’on peut concilier soubassophone et street credibility. « Despite all my rage, I am still just a rat in a cage ». Pragmatiques, The Smashing Pumpkins nous rappellent qu’il faudra ben retourner au boulot lundi matin. Tandis qu’Arnaud Rebotini ferme la Plage à 120 battements par minute et en costard cravate. Les Eurocks sur leur 31.

Galerie 2019